L'historique des supports sonores :
du phonographe au DVD


Les premières machines

Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour que la volonté de mémorisation et de diffusion du son se concrétise par un appareil. En 1857, le français Édouard Léon Scott de Martinville invente le phonautographe qui permet d'enregistrer, sur un cylindre de carton recouvert de carbone, une représentation graphique de sons. Mais la musique n'est pas le seul domaine touché par cette révolution de l'enregistrement et de la diffusion du son. En effet, l'idée de créer un appareil permettant la diffusion de la voix afin de communiquer pour s'échanger des informations émerge dans la tête de nombreux hommes : c'est la genèse de notre téléphone actuel. Graham Bell, avec son téléphone parlant, dont le brevet est déposé en 1876 et Elisha Gray sont les deux noms que l'histoire a retenus dans cette aventure.

Si le phonautographe a été d'un apport intéressant pour la diffusion de la musique, c'est Thomas Edison qui crée le phonographe qui connaîtra une plus large diffusion. Ce personnage présente son invention le 15 janvier 1878. Edison inaugure par la même occasion la technologie du cylindre. Le principe est de graver un sillon dans un disque tournant puis d'assurer la conversion des signaux en son grâce à une pointe qui passe sur des sillons gravés. La fabrication des disques se réalise avec un métal appelé shellac dont la capacité est de 5 minutes à 78 tours par minute.

Le disque

Le principe du disque, genèse de nos 33 et 45 tours, apparaît en 1887. L'allemand Emil Berliner, installé aux Etats-Unis, crée le gramophone. La gravure est latérale et elle se réalise sur un disque en verre. Cette gravure connaît une rapide évolution au niveau des matériaux utilisés. En effet, on recourt rapidement au zinc (puis cuivre plaqué nickel) recouvert de cire avec révélation par l'acide. Néanmoins, Berliner pense dès la création de son invention à une reproduction en grand nombre en caoutchouc durci. Ainsi, il va créer la technique du disque. Diverses améliorations seront apportées à cet appareil. Il faut retenir, notamment, celle de Eldridge Johnson qui, en 1889, élabore un modèle de gramophone avec un moteur à ressort.

D'autres grands noms se lancent dans " cette technique du disque ". En 1906, Pathé se lance dans le disque plat à gravure verticale. La lecture s'effectue avec un saphir. La vitesse de rotation est entre 90 et 100 tours/minute. En 1908, les disques sont gravés sur deux faces. Au niveau des machines, le gramaphone connaît une réduction de sa taille ainsi que parallèlement de son prix. Les phonographes sont placés dans des petites valises " tourne-disque ". La manivelle est remplacée par le courant électrique, l'appareil s'appelle maintenant l'électrophone.

La technologie du cylindre, quant à elle, atteint son apogée en 1912 avec l'invention par Edison d'un cylindre en celluloïd Blue Amberol . Néanmoins, cette invention annonce le déclin du cylindre car, par après, le disque prendra définitivement le dessus.

Au débat des années 1930, les enregistrements se réalisent électriquement. Cette manière de procéder révolutionne complètement l'industrie du disque. En effet, des microphones, des amplificateurs, des tables de mixage ainsi que des haut-parleurs sont utilisés. Les enregistrements en public sont également possibles. L'opéra, par exemple, est un genre musical qui fait l'objet de nombreux enregistrements.

En 1948, le disque connaît sa grande révolution aux Etats-Unis avec la firme Columbia. L'américain Goldmark crée le disque microsillon. Si les performances sonores s'améliorent, c'est surtout au niveau de la facilité de reproduction que le progrès est notable. En effet, ils utilisent un liquide, l'impression est donc plus facile et peut être produite à moindre coût et en grandes quantités. Quelque temps après, le LP (long play) est inventé. Il pouvait contenir 20 minutes de musique à 33 révolutions par minute. Le rapprochement des sillons à 127 microns (0,005 pouces) permet une telle capacité, ce qui était impossible à réaliser sur les disques en " shellac ". Peu après, l'ancêtre de notre single moderne, le 45 T, apparaît. Les jeunes américains s'arrachent littéralement ces 45T et les industries du disque, grâce à cet argent, connaissent un développement très important.


La Bande Magnétique

Un autre support se développe parallèlement au disque et connaît une évolution similaire, c'est la bande magnétique. Une des entreprises qui domine le marché est BASF. La société AEG Tellefunken produit le magnétophone qui permet d'enregistrer le son et de le reproduire aussitôt. Le magnétophone connaîtra un énorme succès. Le fait qu'il permette une copie rapide explique son succès. De plus, il permet des enregistrements extérieurs, les journalistes, par exemple, l'adoptent rapidement. Ensuite, la cassette à bande magnétique est mise au point. Cette dernière fonctionnait avec l'électromagnétisme. L'enregistrement se réalisait grâce à un courant électrique qui produisait un champ magnétique sur la bande. Pour la lecture, il suffisait de faire l'inverse. La cassette offrait de grandes facilités d'enregistrement dans le domaine musical. D'ailleurs, les enregistrements ne se réalisent alors plus que sur ce support. On reproduisait ensuite le son sur du LP.

Ensuite, on améliore le système de la cassette et, grâce à l'égalisation du son, un meilleur équilibre des fréquences sera possible. La largeur des bandes est réduite et, en 1964, Philips met au point la cassette compacte qui se répand dans tous les ménages aux Etats-Unis et en Europe. Cette invention annonce le processus de miniaturisation. Les systèmes qui utilisent la K7 se répandent. Dans les années après, la K7 est utilisée partout que ce soit, en ville, pour écouter de la musique ou dans la voiture avec le radio cassette.

On voit également apparaître les premiers magnétophones numériques. Le numérique révolutionne l'enregistrement magnétique avant de s'attaquer au disque. Dans les années 50, déjà, Les Bell Téléphone Laboratories y travaillent. En 60, la bande magnétique est utilisée pour les données scientifiques ainsi que pour l'image vidéo. En 70, naissent des systèmes très coûteux. Sony, en 1981, met sur le marché un premier système peu cher. Le convertisseur PCM-F1 utilise une cassette vidéo (VCR ou Video Cassette Recorder) sur laquelle il code uniquement du son. Ce PCM reste tout de même un équipement professionnel ou semi-professionnel.

En 1970, la digitalisation apparaît avec la DAT ou Digital Audio Tape. C'était une cassette sur laquelle on enregistrait des données binaires, caractérisées par un creux ou un plein. Elle offrait une meilleure qualité de son, mais elle n'était pas effaçable. Ainsi, elle ne remplaça pas la cassette audio.


La fin du disque et l'émergence des nouveaux supports

Au début des années 70, différentes technologies sont mises au point pour promouvoir la quadriphonie. Mais en raison de la multiplicité des standards, les différentes initiatives n'aboutissent pas. Ce sont les géants Philips et Sony qui vont arriver à développer le numérique et à mettre au point un support qui détrône le disque. Dès 1978, Philips développe le Laservision qui est destiné à lire un signal vidéo numérique enregistré sur un disque grâce à la réflexion d'un disque laser. A partir de cette technique du Laservision, et avec l'aide du japonais Sony, Philips met au point le CD-audio de 12 cm. Ces CD peuvent contenir jusqu'à 72 minutes d'enregistrement de stéréophonie (deux canaux) ou 36 min en son quadriphonique (quatre canaux). La qualité des enregistrements musicaux a permis à ce support de s'imposer.

Le digital versatil disk (DVD) a fait son apparition en 1997. Il permet une qualité encore plus grande que celle offerte par les CD-Audio. Mais sa grande qualité est d'offrir une capacité de stockage (jusqu'à 8,5 Giga-octes) nettement supérieure à celle du CD-Audio. Ainsi, il est désormais possible d'écouter plusieurs heures de musique en haute-fidélité.